Autodidacte,sans aucune étude en conservatoire, A.F.Achermann commence sa carrière de danseuse par quelques mémorables blessures qui la mènent de la chaise roulante à l’hôpital.
Elle s’émeut par ailleurs devant la difficulté à inculquer un geste préfabriqué à des petits enfants, et se lance dans l’improvisation, qu’elle enseigne alors dans des associations de villages perdus.
La rencontre, dans les années 2000, avec une performeuse tout à fait inconnue, la propulse sur la scène (et en-dessous aussi). Commence alors une très longue liste de créations de spectacles de rue, de performances et d’aventures en improvisation. Certains de ces spectacles lui valent des insultes, des menaces, et beaucoup de mépris, mais pas tous.
Hyper valorisée par son cercle rapproché de danseurs amateurs - « elle a changé ma vie » - , elle est portée par un élan artistique qui échoue à la conduire hors du milieu local. Elle en joue, mais en coulisse, soumet parfois des projets à des institutions et festivals - qui lui sont, au demeurant, tous refusés. Il arrive même qu’on lui propose de lui apprendre à faire des projets - ce qu’elle refuse, évidemment, catégoriquement .
On peut ajouter quelques citations inédites et méconnues : "Mettre de la couleur dans sa danse; ne pas voir les choses en face; prendre des partis pris virulents et rigolos; être kitch pour ne pas être; se retourner avant la tombe; abuser des étonnements et accumuler la passion ; ....survivre sur et à côté de la plaque; voir l'invisible; plonger dans l'art et la matière; refuser la haine et travailler l'inconscient à la hache ..."